New York de notre correspondant
L'année dernière encore, qui aurait parié sur la candidature d'un ancien général, sans aucune expérience politique, à la présidence des Etats-Unis ? Hier, pourtant, Wesley Clark, ex-commandant des forces de l'Otan durant la guerre du Kosovo, a annoncé son entrée dans la course démocrate à la Maison Blanche, devenant le dixième représentant du parti d'opposition à prétendre succéder à George W. Bush. «Plus que jamais nous avons besoin de leader pour réconcilier les Américains, et je suis là», a-t-il lancé depuis Little Rock, Arkansas.
Contexte irakien. Clark a beau être un ovni politique, son ambition a déjà fait couler beaucoup d'encre. En temps normal, le militaire de 58 ans aurait été considéré comme un candidat de seconde zone. Aujourd'hui, au contraire, alors que le bourbier irakien est devenu l'un des premiers sujets de préoccupation des Américains, il a gagné les galons du joker qui pourrait créer la surprise, celui qui pourrait rallier une opinion publique peut-être lassée de la politique traditionnelle. «La politique étrangère et la guerre contre Saddam sont au coeur de la campagne. Dans ces conditions, Clark est perçu comme l'un des rares démocrates à pouvoir contrer Bush parce qu'il sait de quoi il parle», résume Philip Klinkner, professeur de sciences politiques au Hamilton College de New York.
Alternative. Avec son aisance naturelle devant les caméras, celui qui fut consultant de CNN durant la guerre contre l'Irak vient donc bousculer