Bruxelles (UE)
de notre correspondant
Romano Prodi et Valéry Giscard d'Estaing n'en font pas mystère : ils se sont immédiatement et cordialement détestés, le second prenant un malin plaisir à humilier publiquement le premier à plusieurs reprises. Le président de la Commission n'a, en particulier, jamais pardonné au président de la Convention européenne d'avoir enterré sa proposition de Constitution pour l'Union baptisée «Pénélope».
Coup de poignard. Hier, Prodi a pris sa revanche en faisant adopter par le collège des commissaires un «avis» très négatif sur le projet de Constitution concocté sous la houlette de VGE. Un coup de poignard supplémentaire pour un texte déjà bien mal en point à moins de trois semaines de l'ouverture de la Conférence intergouvernementale (CIG), à Rome le 4 octobre, au cours de laquelle les Vingt-Cinq devront se prononcer sur ce texte. Lors du conseil informel de Riva del Garda, en Italie, il est déjà apparu que seuls les six pays fondateurs de l'Union (Allemagne, Benelux, France et Italie) le soutenaient sans réserve (Libération du 8/9/03). Perfidement, Romano Prodi a jugé, hier, que «90 % du travail a été fait mais que le reste doit être retravaillé». Il sait parfaitement que le «reste» est entendu différemment par chaque pays, ce qui risque d'envoyer aux oubliettes l'ensemble de la Constitution, la CIG se prononçant par consensus...
La Commission estime légitime, en particulier, les exigences de certains «petits» pays qui refusent le principe d'un exé