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Libération

«Des combattants agressifs et saouls»

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Face aux rebelles, les soldats français sur le qui-vive.
publié le 19 septembre 2003 à 1h03

Lac de Kossou envoyé spécial

«Akwaba [bienvenue] l'armée française ! Grâce à vous, nous avons la paix.» En tenue de brousse et Pataugas verte, Michèle Alliot-Marie est aux anges : les jeunes filles baoulées de Toumodi Sakassou, un village perdu au centre de la Côte-d'Ivoire, chantent en l'honneur de la ministre de la Défense et des troupes de l'opération Licorne. Deux plaisantins ont «bricolé» une fausse caméra de télé à partir d'une souche d'arbre et font mine d'interviewer MAM pour sa première visite en Côte-d'Ivoire, les 14 et 15 septembre. Fusil d'assaut à la main, l'un de ses gardes du corps se retrouve encombré d'un gros bouquet de fleurs.

Drame. Images de joie africaine. Pourtant, trois semaines auparavant, deux soldats français ­ le brigadier Fabien Rivière et le marsouin Michaël Dupré ­ sont morts dans cette région, tués par des «éléments incontrôlés». Les premières victimes de l'opération de maintien de la paix engagée par la France en Côte-d'Ivoire. «Ce drame nous a rappelé qu'ici, c'était la guerre», avoue le général Emmanuel de Richoufftz.

Une guerre civile, mise entre parenthèses par l'intervention massive de la France. «C'est l'opération militaire la plus importante en Afrique depuis longtemps. Elle a permis d'éviter des massacres de milliers de personnes comme au Liberia ou dans l'Afrique des grands lacs», affirme MAM. 3 800 soldats français auxquels il faut ajouter 1 300 militaires africains des pays de la Cedeao (1) : Bénin, Togo, Sénégal, Niger et Ghana.

Méfia