Menu
Libération

La paix très armée de la Côte-d'Ivoire

Article réservé aux abonnés
Un an après le putsch raté, la situation demeure explosive.
publié le 19 septembre 2003 à 1h03

Triste anniversaire pour la Côte-d'Ivoire. Il y a tout juste un an, dans la nuit du 18 au 19 septembre, Abidjan était brusquement réveillé par des tirs d'armes lourdes. Après plusieurs heures de combats, les forces loyales au président Laurent Gbagbo, lui-même en visite à Rome, parvenaient à chasser de la capitale ceux que la presse gouvernementale allait qualifier, faute de mieux, d'«assaillants». Car, durant plusieurs jours, personne ne sut qui avait osé surgir au coeur d'Abidjan pour tenter d'arracher le pouvoir, assassinant le ministre de l'Intérieur Emile Boga Doudou. Dans les jours qui suivaient, ces mystérieux agresseurs s'emparaient de la moitié nord du pays, établissant leur quartier général à Bouaké, la deuxième ville du pays. Avant de tomber ­ en partie ­ le masque, celui d'anciens sous-officiers victimes de purges à répétition, pour la plupart en exil au Bukina Faso voisin.

«Ivoirité». Un an plus tard, nul ne sait avec certitude qui a financé et commandité la rébellion, même si le nom de Blaise Compaoré, le président burkinabé, voire celui du Libyen Kadhafi, ont circulé avec insistance. Sans parler de celui d'Alassane Ouattara, l'ancien Premier ministre d'Houphouët-Boigny, écarté de la présidentielle de l'automne 2000 pour cause d'«ivoirité» douteuse. Une chose est sûre, en revanche : rien ne sera plus comme avant dans cette ancienne colonie française, devenue indépendante en 1960 et dont le miracle économique, fondé sur l'exploitation du cacao, a attiré des centa