Berlin, de notre correspondante.
L'attente était énorme. La déception aussi. Depuis quinze jours, l'Union européenne était suspendue au nouveau projet franco-allemand. Une grande initiative pour la croissance en Europe, avec une liste détaillée de dix-neuf projets communs, c'est ce que Gerhard Schröder et Jacques Chirac avaient promis à Dresde. Hier après-midi, il a bien fallu se faire une raison. Les dix projets d'investissement contenus dans le projet intitulé «L'Allemagne et la France, ensemble pour plus de croissance en Europe» ne vont pas révolutionner la planète. Et on ne voit pas très bien comment ils pourraient relancer le moteur de la croissance des deux poids lourds du marché européen.
Pommade. Pour présenter leur initiative de croissance, le couple franco-allemand avait en tout cas bien rodé sa scénographie. Hier matin, Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin et le gouvernement français au grand complet se sont rendus à Berlin pour participer au Conseil des ministres franco-allemands. Mise en place à l'occasion des festivités qui ont accompagné le quarantième anniversaire du traité de l'Elysée, cette nouvelle institution remplace le traditionnel sommet franco-allemand. Sur la pelouse du jardin de la Chancellerie, la photo de famille est impressionnante. Souriants, se prenant par les épaules, riant aux éclats, les ministres français et allemands, bronzés, lunettes noires, ont parfaitement joué leur partition. Jacques Chirac a parlé de «coopération intense et nécessaire»