Le président Jacques Chirac, arrivé hier à New York pour participer à la 58e Assemblée générale de l'ONU, va plaider pour le multilatéralisme dont Paris s'est fait le chantre planétaire et défendre une approche «radicalement» différente de la crise irakienne. Dans l'esprit constructif dont elle se targue désormais, la France veut ainsi faire entendre une voix «différente», sans pour autant raviver les rancoeurs américaines à son encontre.
Crédit. «Il y a six mois, on disait l'ONU morte ; aujourd'hui, 90 chefs d'Etat et de gouvernement se pressent à cette assemblée générale, contre une trentaine habituellement», se félicite-t-on à l'Elysée. Alors que la France s'apprête à s'opposer à nouveau aux Etats-Unis sur l'Irak, l'humeur est sereine, à défaut d'être optimiste. Paris est rasséréné à double titre. D'abord, après avoir été marginalisée lors de la guerre-éclair, la France a retrouvé sa place. Avec le chaos en Irak, ses prédictions se sont vérifiées et par là, estime-t-elle, la justesse de son analyse. «La crise irakienne nous a donné un crédit», assure-t-on à l'Elysée. Ensuite, les Américains ont dû se résoudre à se tourner vers l'ONU, réalisant que leur «coalition (de pays) de bonne volonté» ne suffisait pas.
Cette session, où toutes les crises seront évoquées, du Proche-Orient à l'Afghanistan, va toutefois se dérouler à l'ombre de l'Irak. Les Etats-Unis ont fait circuler un projet de résolution créant une force multinationale dont ils garderaient le commandement. Leur objec