Berlin de notre correspondante
Enfin, il la tient sa victoire absolue. Un an jour pour jour après son échec aux législatives, Edmund Stoiber a triomphé aux élections bavaroises, dimanche. Comme l'avaient prédit les instituts de sondages, la CSU, le parti frère des chrétiens-démocrates en Bavière, a remporté 60,7 % des suffrages, soit 7,8 points de plus qu'il y a cinq ans. Le parti du chancelier Schröder, le SPD, a connu une débâcle sans précédent en chutant de 9,1 points pour atteindre 19,6 %. Pour nombre d'observateurs, cette déroute s'explique principalement par la politique menée par le gouvernement «rouge vert» à Berlin. La mine grave, Gerhard Schröder a reconnu, hier au siège du SPD, «une défaite cuisante» tout en affirmant ne pas vouloir «modifier le cours des réformes». Un message clair à l'adresse de l'aile gauche de son parti, qui n'a cessé, depuis mars, de lui mettre des bâtons dans les roues, et dont une grande partie vient justement de Bavière. Au cours d'une conférence de presse où il est apparu rayonnant, le ministre-président bavarois a remué le couteau dans la plaie en soulignant que «le SPD avait perdu 100 000 adhérents ces derniers mois alors que sous son mandat, Willy Brandt avait fait rentrer près de 500 000 personnes dans le parti». Les Verts ont fait, en revanche, un excellent score à 7,7 % (+ 2 points) (lire ci-contre).
Pour la première fois dans l'histoire de l'Allemagne d'après-guerre, un parti obtient les deux tiers des sièges dans un Parlement région