Moscou de notre correspondante

Donnée grande favorite, la candidate du Kremlin au poste de gouverneur de Saint-Pétersbourg, Valentina Matvienko, a échoué au premier tour de l'élection, de quoi créer des frayeurs à l'équipe dirigeante à moins de trois mois des législatives nationales. L'ex-ministre des Affaires sociales avait pourtant obtenu le soutien très appuyé de Vladimir Poutine, qui, désireux de voir ses partisans à la tête de sa ville natale, avait rompu avec la pratique qui veut que le chef de l'Etat demeure au-dessus des partis. Le résultat n'est pas convaincant, même si, en ballottage favorable (48,6 % des suffrages), la candidate centriste est pratiquement sûre de l'emporter.

Ce soutien trop présent du Président aurait même nui à sa protégée. «Les gens, même si la plupart sont très favorables à Poutine, étaient très irrités par l'agressivité de Mme Matvienko, le fait qu'elle répète sans cesse qu'elle est la candidate du Président», estimait hier Roman Moguilevski, directeur de l'institut ACI, auteur d'un sondage sortie des urnes qui avait donné Matvienko gagnante au premier tour. Cette analyse devrait faire réfléchir le Kremlin à sa stratégie électorale alors que justement, samedi, Vladimir Poutine est apparu au congrès du parti Russie unie pour le soutenir à la veille des législatives, et réclamer «une majorité de politiciens responsables» à la Douma, la chambre basse du Parlement, qui doit être renouvelée le 7 décembre.

Abstention massive. Deux faits plus graves dev