Berlin de notre correspondante
Décidément, ces Verts allemands sont vraiment surprenants. Alors que le SPD vient de connaître une déculottée magistrale en Bavière, les Verts, eux, s'affichent en pleine forme avec un score en progression de 2 points, à 7,7 %. Si encore les Verts étaient un parti d'opposition, on pourrait voir dans cette réussite un vote protestataire. Mais pas du tout. Membres de la coalition gouvernementale depuis 1998, ils soutiennent sans faillir les réformes du chancelier Gerhard Schröder. Mieux encore, ils les initient.
Babas cool des années 70. «Les Verts résistent mieux parce que leur électorat, qui est plus instruit et gagne mieux sa vie, est favorable aux réformes, estime le politologue Bernhard Weßels. La clientèle du SPD est traditionnellement attachée à l'Etat providence, et ne peut donc pas accepter avec la même facilité les réformes en cours.» De fait, les Verts allemands n'ont plus rien à voir avec les babas cool des années 70. «Ils sont libéraux libertaires, résume Henrik Uterwedde, chercheur au Dfi de Ludwigsburg. Ils sont libertaires dans les moeurs, mais libéraux en matière économique.»
Ces dernières semaines, ils sont en première ligne sur toutes les réformes de santé, notamment avec le projet d'introduire, à partir de 2007, une assurance citoyenne à laquelle tous les salariés seraient obligés de cotiser. Reinhard Bütikofer, coprésident des Grünen, a même déjà annoncé que cela constituerait le thème de campagne des Verts pour les élections de