Bagdad envoyée spéciale
Le Conseil de gouvernement transitoire irakien a pris hier sa décision sans doute la plus spectaculaire en cinq mois et les mauvaises langues affirment même que c'est la première à faire du bruit. Il vient d'interdire aux bureaux de Bagdad des chaînes de télévision Al-Jezira et Al-Arabiya de couvrir pour quinze jours les événements officiels et les activités du Conseil, c'est-à-dire les siennes propres. «Le Conseil de gouvernement est très inquiet du comportement irresponsable de certains médias, en particulier d'Al-Jezira et d'Al-Arabiya dont il considère qu'elles ont violé les règles et les critères que les médias devraient respecter pour continuer à travailler en Irak», affirme le texte du décret, signé par le chef de la commission de sécurité du Conseil, Iyad Allaoui. Les deux chaînes sont accusées d'inciter au meurtre des soldats américains et des responsables irakiens nommés par la coalition. Cette sanction s'inscrit dans cette guerre des images entre les deux télés les plus regardées du pays et le nouveau pouvoir en Irak.
En continu. Depuis la fin du régime et l'autorisation des paraboles, regarder la télé à Bagdad, c'est regarder la qatarie Al-Jezira, son mélange de speakerines très maquillées et d'images violentes. «Quand Saddam était président, on éteignait le poste dès qu'il faisait un discours. On avait hâte de capter autre chose. Maintenant que nous recevons toutes les chaînes, personne ne voudrait rater sur Al-Jezira et Al-Arabiya (basée à