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Libération

Côte-d'Ivoire : réconciliation et désarmement en suspens

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Les ex-rebelles interrompent leur participation au gouvernement.
publié le 24 septembre 2003 à 1h06

C'est le premier accroc sérieux au processus de réconciliation en Côte-d'Ivoire lancé au lendemain des accords de Marcoussis, signés sous les auspices de la France il y a tout juste huit mois. Les ex-rebelles, rebaptisés «Forces nouvelles», ont annoncé, hier, qu'ils suspendaient leur participation au gouvernement, dirigé depuis avril par le Premier ministre «de consensus», Seydou Diarra. Ils ont également précisé qu'ils interrompaient leur participation au programme de désarmement, lequel devait démarrer sous peu. Geste purement tactique de la part des ex-rebelles ou signe avant-coureur d'une reprise des hostilités, il est trop tôt pour le dire. Mais la présence massive de l'armée française, qui a déployé une force d'interposition de 4 000 hommes dans son ancienne colonie, exclut a priori la seconde éventualité.

Tergiversations. Cette décision, rendue publique depuis Bouaké par le chef politique du mouvement, Guillaume Soro, a donné lieu à d'intenses débats dans le camp de ceux qui avaient pris les armes, le 19 septembre 2002, contre Laurent Gbagbo. Exaspérés par les tergiversations du chef de l'Etat ivoirien, les anciens rebelles, qui contrôlent la moitié nord du pays, multipliaient, depuis plusieurs semaines, les mises en garde. En optant pour la «suspension», les Forces nouvelles se sont, cependant, bien gardées de claquer la porte du gouvernement pour ne pas être accusées d'avoir sabordé la paix.

S'il a permis de mettre un terme aux combats en Côte-d'Ivoire, le processus d