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Libération

Nuage d'opium sur l'économie afghane

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Le trafic de drogue représente entre 40 % et 60 % du PIB du pays.
publié le 24 septembre 2003 à 1h06

Lorsque le Fonds monétaire international examine l'état de l'économie afghane, pour la première fois depuis l'intervention américaine de 2001, c'est sur l'air de la chanson «Tout va très bien madame la marquise». «Notre évaluation globale de la situation économique en Afghanistan est positive», assure ainsi Adam Benett, chef de mission du FMI en Afghanistan, qui délivrait son rapport, lundi, en marge des réunions du FMI et de la Banque mondiale qui se tiennent à Dubaï. «Le seul nuage sur l'horizon, c'est l'envol de la production d'opium. Il constitue un grave danger pour la stabilité du pays et son économie.»

Chiffres officiels. C'est le moins que l'on puisse dire. Avec une production estimée à 3 422 tonnes en 2002, selon le Bureau des Nations unies sur la drogue et le crime (UNODC), l'Afghanistan fournit aujourd'hui 75 % de l'opium mondial. D'une valeur de 2 milliards et demi de dollars, cette manne est occultée dans l'évaluation de la croissance du Produit intérieur brut (PIB) afghan réalisée par le FMI (il se monte à 30 % en 2002). Mais si l'on intègre le commerce de l'opium dans les chiffres officiels, il apparaît que le trafic de stupéfiants représente désormais entre 40 % et 60 % du PIB du pays.

L'Afghanistan est-il en passe de devenir un narco-Etat, comme s'en est récemment inquiété le ministre afghan des Finances, Ashraf Ghani ? C'est, semble-t-il, déjà le cas. Le trafic de la drogue représente en Colombie environ 7 % du PIB, alors qu'en Afghanistan il représente une b