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Libération

Un compromis aussi difficile qu'inéluctable

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Paris et Washington ont tous deux intérêt à trouver un terrain d'entente.
publié le 24 septembre 2003 à 1h06

New York de nos correspondants

C'est aussi une affaire de mots. Lundi soir, lors d'une longue interview accordée à Fox News, le président Bush, interrogé sur Jacques Chirac, estimait que «c'est un esprit résolu qui a pris la décision calculée d'essayer de prendre la tête de nombreux pays unis contre ce que nous essayions de faire en Irak. Il a besoin d'entendre clairement, de ma voix ­ et c'est ce qui se passera ­, que l'Amérique est une nation qui veut le Bien, vraiment». Les mots étaient clairement pesés : un ton ferme mais pas forcément négatif. Un brin de colère, mais aussi une porte ouverte à un éventuel projet commun.

C'est une drôle de danse qui se joue ces jours-ci entre la France et les Etats-Unis. Durant tout le printemps dernier, les deux pays ne rataient pas une occasion d'aller à la confrontation. Aujourd'hui, le ton a quelque peu changé. Dans les journaux américains, les «sources» à la Maison Blanche et au Pentagone sont toujours là pour faire passer l'irritation de l'administration. Mais les hommes d'Etat se font volontairement moins polémiques. Côté français, on n'a cessé de répéter que «l'on abordait cette assemblée générale avec une attitude constructive, ouverte à la négociation».

Malgré des positions qui semblent toujours très éloignées, les Etats-Unis et la France n'ont d'autre solution désormais que d'essayer de parvenir à un compromis, même difficile. Même les plus faucons du Pentagone ont compris que Washington ne pouvait gérer tout seul l'après-guerre e