«Aujourd'hui, il n'y a pas de situation que je puisse imaginer où la France enverrait des troupes en Irak» réaffirmait, lundi, Jacques Chirac, dans un entretien au New York Times. «Aujourd'hui» certes, et demain ? Depuis des semaines, les militaires français font et refont leurs comptes pour savoir combien d'hommes il serait possible d'envoyer en Irak, au cas où Washington et Paris parviendraient à s'entendre sur le rôle de l'ONU. Les évaluations tournent autour de 10 000, un volume comparable à la participation britannique.
Contrat. «Nous ne sommes saisis de rien et il n'y a, pour l'instant, aucun travail de planification», assure-t-on à l'état-major des armées. Afin de déterminer quels moyens seraient disponibles, des «revues d'effectifs et de capacités» sont toutefois en cours, mais sans fébrilité particulière, note un officier.
L'essentiel de l'effort serait fourni par l'armée de terre, qui envisage des hypothèses de 7 000 à 15 000 hommes. Son chef d'état-major, le général Bernard Thorette, explique : «J'ai la possibilité d'offrir au pouvoir politique l'outil militaire qu'il pourrait souhaiter le moment venu. Mon contrat, fixé par le gouvernement, est de pouvoir fournir en permanence 30 000 hommes pouvant être relevés.»
Déprime. Sur le papier, c'est simple. Les effectifs de l'armée de terre pouvant être «projetés» sont de l'ordre de 100 000. A l'heure actuelle, 23 000 hommes sont déjà «hors du territoire métropolitain», dont 10 000 en opérations extérieures («Opex») en Côte