Londres de notre correspondant
Maître Jeremy Gompertz n'a pas de mots assez durs pour con damner l'attitude des autorités britanniques envers David Kelly. Dans sa plaidoirie, prononcée hier à l'issue des tra vaux de la commission Hutton, l'avocat de la famille du défunt a dénoncé «l'abus de pouvoir» et la «duplicité» du gouvernement dans cette affaire. Un jeu «cynique» qui a con duit, selon lui, au suicide du principal expert du royaume en armes chimiques et biologiques, et qui «mérite une con damnation la plus forte possible».
Pendant une heure, le défenseur des Kelly s'est employé à démontrer l'existence d'une «stratégie», adoptée au plus au haut niveau, pour pressurer le scientifique, l'exposer au grand jour et l'enrôler dans une bataille qui n'était pas la sienne : «Le gouvernement a décidé délibérément d'utiliser le Dr Kelly dans son combat contre la BBC.» Le témoignage sous influence de Kelly, devant deux commissions parlementaires, devait servir à «saper» le reportage d'Andrew Gilligan dont il était la source.
«Hypocrisie». Lundi encore, Geoff Hoon, le ministre de la Défense, a répété devant le juge Hutton qu'il avait tout fait pour préserver l'anonymat de son subalterne. «Quelle hypocrisie !», s'est écrié Me Gompertz : des preuves divulguées le même jour par la cour montraient qu'il était «éminemment partisan de rendre son nom public». Le soir du 9 juillet, son administration n'a consacré que «46 secondes» pour prévenir David Kelly que son identité allait s'étaler le le