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Libération

Irak : mort du symbole Al-Hachimi

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Membre du Conseil de transition, elle avait été attaquée samedi.
publié le 26 septembre 2003 à 1h08

Bagdad envoyé spécial

Akila al-Hachimi a succombé hier à ses blessures. Grièvement blessée par un commando samedi, cette femme incarnait la très fragile continuité de l'Etat irakien : elle était la seule des 25 membres du Conseil intérimaire de gouvernement nommé par les Américains à avoir exercé des responsabilités sous le régime de Saddam Hussein. Haute fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères, Akila al-Hachimi n'avait rien d'une baasiste convaincue et était l'un des rares exemples prouvant qu'on pouvait avoir servi l'Irak sans être trop compromis avec le régime. Diplomate respectée, Akila al-Hachimi devait faire partie de la délégation irakienne qui s'est rendue cette semaine à New York pour l'assemblée générale de l'ONU.

Le Conseil intérimaire de gouvernement n'avait pas besoin de ça, lui qui souffre d'un profond déficit de légitimité. La plupart de ses membres sont des leaders politiques revenus d'exil et choisis selon leur origine régionale ou confessionnelle. Depuis sa nomination en juillet, il passe plus de temps à atteindre un consensus qu'à travailler effectivement : afin de ne froisser personne, la présidence change tous les mois... Menée par un commando de dix hommes, l'attaque contre Akila al-Hachimi n'a pas été revendiquée mais le professionnalisme de l'opération et la méthode font penser à des fidèles de Saddam Hussein. En l'assassinant, ils envoient un message clair : les «renégats» qui travaillent avec les Américains le paieront de leur vie.

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