São Paulo
de notre correspondante
C'est une visite délicate que Lula entame aujourd'hui à Cuba. Alors que les Etats-Unis auraient manifesté le souhait de le voir porter dans l'île un «message de démocratie», le président du Brésil, qui se réunira deux fois en deux jours avec Fidel Castro, fait face à un dilemme : réclamer le respect des droits de l'homme, au risque de déplaire à une partie de sa gauche, qui estime que toute réserve envers le dictateur cubain revient à faire le jeu de Washington, ou bien passer sous silence la répression, quitte à paraître la cautionner.
Impasse. Selon la Folha de São Paulo, le principal quotidien du Brésil, le chef historique du Parti des travailleurs (PT), le plus grand parti de gauche d'Amérique latine, aurait finalement opté pour la première solution. «Lula dira que Cuba, qui veut que le Brésil l'aide à sortir de son isolement, peut compter sur lui, note le philosophe Renato Janine Ribeiro. Il louera aussi la révolution et ses acquis sociaux, deux thèmes chers à la gauche. Mais il sait qu'il ne peut pas faire l'impasse sur les droits de l'homme, sous peine d'entamer son prestige et sa crédibilité, sur la scène internationale et à l'intérieur. Il serait accusé aussi de faire deux poids deux mesures, alors qu'il vient de critiquer la politique étrangère de George W. Bush à l'assemblée générale de l'ONU.»
D'ores et déjà, Reporters sans frontières l'a appelé à mettre à profit «sa longue amitié» avec Fidel Castro pour intervenir en faveur de la li