Prévisible depuis plusieurs mois (Libération du 9 juillet), la crise entre l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et l'Iran est aujourd'hui annoncée. Mercredi, le directeur de l'agence onusienne, Mohammed el-Baradei, a indiqué que Téhéran envoyait pour l'heure des «signaux inquiétants». Et a signifié que le Conseil des gouverneurs, l'instance dirigeante, saisirait le Conseil de sécurité de l'ONU qui a le pouvoir d'imposer des sanctions si des doutes subsistaient quant au programme iranien une fois dépassé l'ultimatum du 31 octobre. Hier, George W. Bush renchérissait en menaçant d'exposer Téhéran à la «condamnation du monde entier» s'il persistait dans son programme d'armement nucléaire.
Dans une interview à USA Today parue hier, Jacques Chirac a confirmé être favorable à l'imposition de sanctions si Téhéran ne coopère pas avec les inspecteurs de l'ONU attendus dimanche en Iran : «Si l'Iran n'accepte pas les demandes (...) de l'AIEA, alors nous sommes tout à fait d'accord avec les Américains pour que le Conseil de sécurité soit saisi et prenne toutes les dispositions nécessaires (...) pour que l'Iran rentre dans le droit international.» Les dirigeants iraniens font aussi assaut de déclarations virulentes. Premier personnage de l'Etat, l'ayatollah Ali Khameneï a donné le ton mercredi en exhortant les Iraniens à ne pas fléchir : «L'hostilité des oppresseurs envers la nation islamique a atteint son apogée et se concentre sur la nation iranienne (...). Aucune pui