Strasbourg (UE) envoyé spécial
Haro sur Yves Franchet : Romano Prodi a lourdement chargé l'ex-directeur général d'Eurostat, révoqué en mai à la suite de la découverte de graves irrégularités financières commises au sein de l'Office statistique européen. La présomption d'innocence de ce fonctionnaire n'y trouve pas son compte mais il y a le feu à la maison, une partie du Parlement européen réclamant des têtes. Le président de la Commission, auditionné à huis clos hier après-midi par les présidents des groupes politiques du Parlement et les membres de la Commission de contrôle budgétaire (Cocobu), a donc offert la tête de ce fonctionnaire à la retraite depuis le 1er septembre espérant ainsi écarter toute recherche en responsabilité politique de la commission Prodi pour des faits datant, pour l'essentiel, d'avant 1999, c'est-à-dire avant le début de son mandat.
Sous observation. Pour Romano Prodi, la commission Santer, en démissionnant en mars 1999, a purgé le passé. «Il n'y a pas lieu, a-t-il martelé, de faire jouer la responsabilité politique et de demander le départ d'un commissaire», en l'occurrence celle de Pedro Solbes, le commissaire chargé des Affaires économiques et financières, responsable de la tutelle d'Eurostat. Cette ligne de défense a satisfait, pour le moment, le Parlement européen. Mais la Commission a néanmoins été mise sous observation jusqu'à la clôture des enquêtes.
Pour sa démonstration, Romano Prodi s'est appuyé sur trois rapports : l'un émanant de l'Ola