Nairobi de notre correspondant
«Vous parlez, nous mourons !» Avec quatre mots simples imprimés sur des pancartes, plusieurs dizaines de manifestants séropositifs ont pris d'assaut, mercredi matin, le bâtiment abritant la XIIIe Conférence internationale sur le sida et les MST (maladies sexuellement transmissibles) en Afrique, qui s'achève aujourd'hui à Nairobi. «Nous appelons les politiciens à prendre des décisions d'urgence, a lancé Patricia Adero, l'une des manifestantes. Nous voulons que des traitements soient disponibles immédiatement.»
L'accès aux médicaments a été le thème principal des discussions des 8 000 délégués venus du monde entier. Le problème saute aux yeux en Afrique subsaharienne, qui regroupe trois quarts des malades du sida. Sur 30 millions de séropositifs, seuls 50 000 reçoivent actuellement des traitements antirétroviraux (ARV). Lors de la conférence de Nairobi, le directeur exécutif du programme des Nations unies contre le sida (ONU-sida), Peter Piot, a évalué à 5 milliards de dollars le coût de la distribution des ARV à 3 millions de personnes d'ici à 2005, l'objectif fixé par l'Organisation mondiale de la santé.
Inaccessible. Le Malien Michel Sidibe, l'un des directeurs de l'ONU-Sida, dont le stand a été malmené par les protestataires, le reconnaît sans ambages : «On a passé beaucoup de temps dans des conférences. Il y a eu beaucoup de paroles et très peu d'action. C'est inacceptable, une absence totale de solidarité globale.» En Afrique, la difficulté de