Berlin intérim
Le parquet fédéral reste d'une extrême prudence : s'ils sont encore de ce monde, cinq tueurs à gages employés par les autorités de l'ex-RDA naviguent peut-être dans le pays en toute impunité. Le sixième, Jürgen G., 53 ans, a été incarcéré lundi après quatorze ans passés, notamment, dans le confortable anonymat d'une administration berlinoise. En l'arrêtant, après trois ans et demi d'enquête, la police criminelle a réussi un joli coup. Pour la première fois depuis la chute du mur de Berlin, un membre des «escadrons de la mort» modèle est-allemand s'apprête à répondre de ses actes. Et l'Allemagne, à peine ressoudée mais déjà en pleine crise de nostalgie des années-RDA, est con frontée à l'un des visages de ces unités spéciales qui y étaient chargées des basses oeuvres.
Relâchés. Epluchées depuis la réunification, les archives de l'ancienne police politique évoquaient seulement jusqu'à présent les commandos «classiques» de la Stasi ou des services secrets basés sur le modèle de ceux des pays frères, spécialisés dans les enlèvements, au pire les empoisonnements, et dont les agents étaient souvent renouvelés. Selon Hubertus Knabe, patron du Memorial d'Höhenschönhausen fondé dans une ancienne prison de la Stasi, «3 500 personnes avaient, au milieu des années 80, reçu une formation pour saboter des installations et liquider des ennemis du régime». Sur ces 3 500 agents, peu ont été inquiétés par la justice, et ceux qui ont fait l'objet d'une procédure pour meurtre ont é