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Libération

Israël : 27 pilotes volent dans les plumes du gouvernement

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Ils refusent les attaques mettant en danger les civils.
publié le 27 septembre 2003 à 1h09

Jérusalem

de notre correspondant

La lettre de «désobéissance» adressée au chef d'état-major de l'armée de l'air israélienne, Dan Haloutz, par vingt-sept de ses pilotes réservistes, dont neuf encore en activité, provoque les condamnations les plus virulentes, depuis le Premier ministre, Ariel Sharon, jusqu'au plus humble des députés de la droite. Seules quelques rares voix percent pour les défendre, la gauche redoutant que l'argument «moral» puisse être utilisé, demain, par des militaires proches des colons pour refuser, par exemple, d'évacuer des implantations. Bref, Israël tient un nouveau débat dont il a le secret et, souvent, le goût.

Contre-mouvement. Déjà, «Le courage de refuser» ­ lettre publiée il y a un an et demi par des officiers et soldats refusant de servir dans les territoires occupés ­ avait suscité un tollé et provoqué un contre-mouvement de «réservistes fiers». Dans cette lettre, les pilotes de combat et d'hélicoptères écrivaient : «Nous qui avons été éduqués dans l'amour de l'Etat d'Israël et pour contribuer à l'oeuvre du sionisme, refusons de participer à des attaques aériennes contre des centres de populations civiles. Nous refusons de continuer à faire du mal à des civils innocents.»

D'ores et déjà, les neuf pilotes encore en activité ont été mis à pied ; une possibilité d'amendement leur est offerte, en renonçant à leurs propos. Faute de quoi, ils risquent, s'ils devaient passer en jugement, au moins trois ans de prison pour «rébellion», voire quinze pour «m