New York de notre correspondant
C'est sans aucun doute une coïncidence, elle n'en est pas moins révélatrice. Alors que l'ONU devait commencer à évacuer ce week-end une partie de son personnel à Bagdad, contredisant les affirmations américaines selon lesquelles la situation s'améliore, Washington a annoncé son intention d'accélérer le calendrier politique en Irak. Dans une interview publiée vendredi par le New York Times, le secrétaire d'Etat Colin Powell a dit vouloir accorder un délai de six mois au Conseil de gouvernement irakien pour adopter une nouvelle Constitution, ce qui pourrait mener à des élections l'an prochain : «Ce sera un délai difficile à tenir, mais il faut qu'on les fasse avancer.»
La proposition de Washington, qui va passer les jours prochains à négocier son projet de résolution sur l'Irak à l'ONU, est destinée à ceux qui, la France en tête, réclament un transfert de pouvoir plus rapide en Irak. Powell a détaillé un calendrier à suivre, soutenu par nombre de membres du Con seil de sécurité : rédaction d'une Cons titution, mise en place d'élections et installation d'un nouveau gouvernement.
«Non élu». Powell s'est toutefois opposé à la demande d'un transfert de souveraineté quasi immédiat formulée par Chirac lors de l'assemblée générale. Selon lui, les Irakiens ne pourront bénéficier de la souveraineté qu'après les élections : «Le faire aujourd'hui serait dangereux, car le pouvoir irakien est non élu (le Conseil de gouvernement a été désigné par l'Autorité amér