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Libération

Prodi sans prodiges

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publié le 27 septembre 2003 à 1h09

Pour la presse européenne et même mondiale, l'affaire est entendue depuis longtemps : Romano Prodi est le plus mauvais président qu'ait jamais eu la Commission. Sous son règne, l'exécutif européen a perdu son autorité tant morale que politique. Ce n'est pas un hasard s'il parle de moins en moins lors des Conseils européens des chefs d'Etat et de gouvernement : en octobre dernier, lors du sommet économique d'automne, l'homme n'a tout simplement pas dit un mot, alors que l'économie est justement le domaine naturel de la Commission. Un seul pays ignore tout de cette triste réalité : l'Italie. Curieusement, la presse italienne ­ mis à part Il Giornale, journal proche de Berlusconi ­ présente à Bruxelles observe un silence pudique et persistant sur la démonétisation de Romano Prodi. Et cela pour une bonne raison : les médias écrits, majoritairement hostiles à la coalition au pouvoir dans la péninsule, estiment qu'il est le seul espoir crédible pour la gauche de remporter les prochaines élections et de renvoyer l'actuel président du Conseil italien à ses affaires, dans tous les sens du mot... Prodi cache à peine qu'il est davantage préoccupé par son retour à Rome (son mandat prend fin en décembre 2004) que par l'avenir de l'Europe. Depuis trois ans, il a fait venir auprès de lui un spin doctor, Marco Vigniudelli, uniquement chargé des contacts avec la presse transalpine. Cet homme, payé sur fonds communautaire, est particulièrement efficace si l'on en juge par l'omniprésence de Pr