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Libération

Ces enfants, jouets des trafiquants

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Face à la traite des mineurs, la volonté politique des Quinze fait défaut.
publié le 29 septembre 2003 à 1h09

La traite des mineurs en Europe est un phénomène en pleine explosion mais les pays d'accueil tardent à en prendre la mesure. Hormis l'Italie, aucun Etat de l'Union européenne n'a adopté de programme de lutte ni de statut spécifique pour ces enfants réduits en esclavage, venus d'Europe de l'Est, d'Asie ou d'Afrique. Tel est le constat pessimiste auquel est parvenu le colloque organisé sur le sujet par l'OIM (Organisation internationale des migrations), les 25 et 26 septembre à Paris. «Les bonnes volontés et les initiatives ne manquent pas», souligne Farid Lamara, un expert de l'OIM. Mais la volonté politique des Etats fait défaut pour affronter le problème, d'où une pénurie de moyens pour les associations sur le terrain.»

«A la demande». Aucun Etat membre des Quinze n'est désormais épargné. Un peu partout, on retrouve des enfants tombés entre les mains de trafiquants. Qu'ils soient esclaves domestiques dans des familles, ouvriers dans des ateliers de confection clandestins, laveurs de vitres de voitures à la sauvette, forcés de mendier, de voler ou de vendre dans les rues, exploités sexuellement... Le trafiquant s'adapte à «la demande». Et faute d'organisme regroupant les informations, il est impossible de connaître le nombre de ces enfants. Lorsqu'ils sont arrêtés aux frontières, ils tombent dans les statistiques de la police. Ramassés errant dans les rues, ils échoient aux services sociaux et sont comptabilisés comme tels. Demandeurs d'asile, ils atterrissent encore dans d'a