Londres de notre correspondant
Le congrès travailliste qui s'est ouvert hier à Bournemouth, une station balnéaire du sud de l'Angleterre, s'annonce particulièrement houleux pour Tony Blair. Le leader du New Labour aborde cette grand-messe annuelle affaibli, isolé et en conflit ouvert avec une partie de ses troupes. Un sondage publié par le Financial Times ce week-end risque de le fragiliser encore un peu plus face aux rebelles de son parti. Selon l'institut Mori, 50 % des Britanniques pensent qu'il est temps pour lui «de démissionner et de passer la main à quelqu'un d'autre». Pour la première fois également, les personnes interrogées estiment que son ministre des Finances, Gordon Brown, ferait un meilleur candidat.
Le Premier ministre britannique ne court aucun danger dans l'immédiat. Son très pâle rival, le conservateur Iain Duncan Smith, n'a absolument pas profité de sa chute de popularité. La plupart des enquêtes d'opinion continuent de donner son parti gagnant en cas d'élections générales. Le Labour a bien perdu, il y a une semaine, une circonscription clé, Brent-Est, lors d'une partielle, mais au profit des libéraux-démocrates qui n'ont que 54 députés sur un total de 659. Pour la première fois, cependant, les travaillistes commencent à envisager ce qui leur paraissait jusque-là totalement inimaginable : un avenir sans Tony Blair.
La fin de «Teflon Tony». Signe des temps, Newsweek annonce cette semaine en couverture «le crépuscule de Tony Blair». L'homme à qui tout réussiss