Bagdad envoyé spécial
Trois roquettes, peu de dégâts, pas de victimes mais beaucoup de bruit. Trois projectiles de type RPG ont été tirés, samedi à l'aube, contre l'hôtel Rachid, au centre de Bagdad. Une seule a atteint son but, égratignant la façade. Les dégâts politiques, cependant, sont sans commune mesure pour les Etats-Unis. Ce nouvel attentat vise le coeur du dispositif américain, puisque c'est à l'hôtel Rachid que réside Paul Bremer, l'administrateur en chef de l'Irak actuellement aux Etats-Unis , ainsi que des hauts responsables américains et irakiens.
Dans cette guerre engagée par la résistance irakienne, chaque attentat, même raté, est une victoire. En une semaine, et rien qu'à Bagdad, un attentat suicide a visé le siège de l'ONU (deux morts, dont un garde irakien et le kamikaze), une bombe déposée au passage d'un convoi de l'armée américaine a manqué sa cible (vingt blessés irakiens), un hôtel abritant des journalistes de la chaîne américaine NBC a été visé par un attentat (un employé irakien mort et un journaliste blessé).
Sur le terrain, le besoin de renforts militaires se fait de plus en plus sentir, alors que les pays sollicités refusent toujours d'engager des trou pes. Pour tenter de débloquer la situation, le secrétaire d'Etat Colin Powell a promis, hier, qu'un projet de résolution sur l'Irak devrait être finalisé «d'ici à deux jours» à l'ONU.
Aux Etats-Unis, l'annonce du premier départ en permission de soldats a été occultée par celle du rappel de 15 000 nou