São Paulo
de notre correspondante
Dès avant d'embarquer pour Cuba, où il a conclu samedi une visite controversée, Lula avait prévenu qu'il ne comptait pas «s'ingérer dans les affaires intérieures» de l'île, c'est-à-dire dénoncer les atteintes aux droits de l'homme. Malgré les appels, notamment des proches de détenus politiques, qui l'exhortaient à mettre à profit son amitié avec Fidel Castro pour intervenir, le président du Brésil a épargné le dictateur, du moins en public.
«Les ennemis, nous les critiquons publiquement, a déclaré son conseiller, Frei Betto. Les amis, nous les critiquons aussi, mais en privé.» C'est donc lors de leurs deux tête-à-tête, de plusieurs heures chacun, que Lula aurait conseillé au dictateur, selon la presse, de faire une ouverture politique, arguant qu'elle l'aiderait à sortir de son isolement. Le Brésilien ne s'est entretenu de la situation des détenus politiques qu'avec le cardinal de La Havane, Mgr Jaime Ortega, en contact avec la dissidence cubaine de l'intérieur.
Fidel s'est donc félicité de cette visite. Lula l'avait organisée en dépit de ceux qui la jugeaient malvenue après l'arrestation, en mars, de 75 dissidents et l'exécution de trois personnes qui tentaient de fuir l'île. Il était venu défendre les intérêts commerciaux de son pays et signer des accords de coopération. Au nom de ses liens avec Fidel et de l'intégration latino-américaine. Le Brésil a décidé de faciliter les modalités de remboursement de la dette cubaine de l'ordre de 40 milli