La «barrière de séparation» fait l'objet d'une bataille sémantique autant qu'idéologique. L'armée israélienne la nomme «zone de couture» ou «barrière de sécurité». La «ligne de couture» est le nom qui a remplacé l'ancienne dénomination «ligne verte» (ligne de cessez-le-feu qui a prévalu de 1948 à 1967). Les Palestiniens l'appellent «mur de la honte» ou, parfois, d'«apartheid».
Réclamée par la population israélienne à une large majorité, sa construction doit couvrir près de 350 km. Deux étapes sont prévues : la première (A) couvre environ 150 km, de Salem, au nord, à Elkana, au sud. La deuxième (B), de Salem à Beth-Shéan, devrait être achevée fin 2003. «L'enveloppe de Jérusalem», de quelque 70 km, dont 17 déjà construits, sépare le nord de la ville, du camp militaire d'Ofer à Guivat Binyamin ; à l'est, le long d'Abou Dis et, au sud, de Guilo à Beth-Sahour, faubourg de Bethléem. L'objectif de l'armée israélienne est de reculer la «zone de contact» entre les attaques palestiniennes et la population israélienne le long ou, dans certaines portions, à l'est de la «ligne verte». Sur les 150 km de l'étape A déjà construits, seuls 8 km environ sont à proprement parler des murs de béton de 8 mètres de haut, le long des villes palestiniennes de Tulkarem et de Qalqiliya. Un troisième mur, érigé en 1996, le long des kibboutzim Bat Héfer et Matan, pour éviter, à l'époque, les vols de voitures et de matériel agricole, a été surélevé pour empêcher les tirs. Le reste du dispositif se présente