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La machine à communiquer de Tony Blair, véritable arme de guerre où les «spin doctors» sont rois, se retourne contre lui depuis le conflit en Irak.
publié le 30 septembre 2003 à 1h11
(mis à jour le 30 septembre 2003 à 1h11)

Alastair Campbell ne perd pas de temps. En mai 1997, Tony Blair vient à peine de faire son entrée à Downing Street, lorsque son très énergique porte-parole convoque les fonctionnaires chargés de la communication du gouvernement. «Alors, quels seront les gros titres demain ?», leur demande-t-il de but en blanc. La question laisse ses administrateurs pantois. Comment pourraient-ils connaître à l'avance les manchettes de la presse ? «A partir de maintenant, c'est à vous de déterminer l'actualité du jour», leur répond-il.

Pendant six ans, il va être l'homme le plus puissant de Grande-Bretagne, après son patron. Les journaux l'appellent par dérision le «second Premier ministre». Il ne se contente pas de promouvoir une politique, il participe étroitement à son élaboration et à sa mise en oeuvre. Il exerce un contrôle sur tout ce qui se dit et se fait au niveau de l'exécutif. «Alastair Campbell est beaucoup plus qu'un porte-parole. Il est aussi un stratège exceptionnel», écrit dans son livre (1) Philip Gould, le gourou du New Labour. Son système de communication est l'un des plus redoutables au monde. Une machine qui ne laisse rien au hasard et ne s'arrête jamais de tourner. Une véritable arme de guerre qui permet d'anticiper les mouvements de l'ennemi et de répliquer à la moindre de ses attaques. Comme une armée, le New Labour dresse ses plans de bataille parfois plusieurs années à l'avance, et exige de ses troupes une discipline de fer.

Mais, aujourd'hui, cette belle mécanique qui,