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Libération

Lula cède face au lobby des agriculteurs

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Le président brésilien autorise la culture de soja transgénique.
publié le 30 septembre 2003 à 1h11

São Paulo

de notre correspondante

Lula préfère les OGM. En autorisant ce week-end la culture de soja transgénique, le président du Brésil vient d'infliger un nouveau revers à sa ministre de l'Environnement, Marina Silva, et aux écologistes avec elle. Marina, qui aurait menacé de démissionner, selon l'hebdomadaire IstoE, s'est battue jusqu'au bout pour empêcher cette décision, au terme d'une véritable novela due aux divergences que suscite, au sein du gouvernement, la question des OGM.

Précaution. Membre du Parti des travailleurs (PT), dont Lula est le chef historique, la ministre et ex-militante écologiste ­ elle défendait la cause des seringueiros, les extracteurs de latex, et la sauvegarde de la forêt amazonienne ­ est favorable, comme le PT lui-même, au principe de précaution (prévu par la Constitution) et à l'interdiction des OGM tant que leur innocuité, pour la santé et l'environnement, n'est pas prouvée. «Cette sécurité, je ne l'ai toujours pas», a-t-elle martelé, se défendant de toute «position idéologique».

Menace. Ancien président d'une association d'agrobusiness, son collègue de l'Agriculture, Roberto Rodrigues, a gagné. Dominé par les députés du Rio Grande do Sul, l'Etat du pays où se concentre le soja transgénique, le lobby parlementaire des agriculteurs menaçait de voter contre les réformes du gouvernement. Le nouveau décret autorise la culture du soja transgénique pour la seule récolte qui doit être plantée dès le 1er octobre, avec une date limite de vente fixée au