Washington
de notre correspondant
A le voir comme ça, Joe Wilson, consultant et ancien ambassadeur, n'a l'air de rien. C'est un type direct et simple, démocrate, francophile, spécialiste de l'Afrique et de l'Irak, consultant au cabinet Rock Creek Corporation. Quand il pleut, il porte un béret. A lui seul, cet homme est devenu le cauchemar de Bush. En juillet, il avait fait éclater le scandale des prétendues livraisons d'uranium nigérien à l'Irak, exposant au grand jour un mensonge présidentiel. L'affaire, qui avait marqué le début de la glissade de Bush dans les sondages, rebondit aujourd'hui. Lors de la polémique de juillet, deux sources de l'administration Bush avaient révélé que la femme de Wilson, Valerie Plame, analyste pour une firme privée, était en réalité un agent de la CIA. Cette fuite constitue un crime fédéral, passible de prison sur lequel enquête le département de la Justice. L'affaire, fait depuis deux jours la une des journaux. Les sénateurs démocrates réclament la nomination d'un enquêteur indépendant. Le porte-parole de Bush, Scott McClellan, a qualifié de «ridicule» le soupçon exprimé publiquement en août par Wilson selon lequel le conseiller politique de Bush, Karl Rove, serait à l'origine de la fuite. Le Président, a-t-il indiqué, a demandé à son équipe de coopérer pleinement à l'enquête...
Bon profil. C'est en février 2002 que la CIA avait décidé d'envoyer Wilson au Niger, pour vérifier l'information selon laquelle l'Irak se fournissait en uranium dans