Kigali de notre correspondant
Après les meetings géants d'avant la présidentielle du 25 août, qui a tourné au plébiscite pour Paul Kagame (95,05 % des voix), de nombreux Rwandais ont remisé casquettes et T-shirts à son effigie. En l'absence d'une vraie opposition, la campagne électorale des premières législatives de l'après-génocide au Rwanda n'a pas fait recette. Le Front patriotique rwandais (FPR), l'ex-rébellion tutsie du président élu, est assuré de l'emporter haut la main au terme des trois jours de scrutin qui s'achève demain.
«Divisionnisme». Lors de la présidentielle, un opposant de poids, l'ancien Premier ministre hutu modéré, Faustin Twagiramungu, avait osé défier Paul Kagame. L'impétrant avait dû faire face à l'accusation répétée de «divisionnisme ethnique», un soupçon grave dans un pays traumatisé par le génocide de 1994. Cette fois, la confrontation a été plus feutrée. Les partis d'opposition à dominante hutue ont été interdits, et les candidats indépendants hostiles au FPR ont été exclus de la compétition à la veille de l'élection. Enfin, les trois formations en lice face au parti présidentiel avaient soutenu Kagame il y a un mois...
Et pourtant, la tâche des adversaires du FPR n'a pas été facile. Interpellations, arrestations, meetings annulés, les «petits ennuis» se sont multipliés pendant la campagne. «Il suffit que l'on porte un foulard de notre parti pour être accusé de campagne illégale, se plaint Prosper Higiro, président du Parti libéral (PL), la formation