Le Caire de notre correspondante
Les autorités égyptiennes ont annoncé, hier, la libération d'un millier de prisonniers, membres repentis de la Jamaa Islamiya, principal groupe islamiste armé du pays. Parmi eux, Karam Zohdi, condamné à perpétuité pour sa participation à l'assassinat du président Anouar al-Sadate, il y a vingt-deux ans. Sa libération intervient officiellement pour «raisons humanitaires», du fait de son état de santé précaire.
Mea culpa. Mais, pour l'Etat égyptien, il s'agit d'adresser un message aux islamistes, afin de marginaliser leurs branches les plus radicales. Depuis 1997, en effet, Karam Zohdi est l'un des hérauts de l'arrêt de la lutte armée au profit d'une reconversion de la Jamaa Islamiya sur le terrain politique. La trêve, décrétée en 1997 par les chefs historiques emprisonnés, a été confirmée à plusieurs reprises. L'été dernier, dans un entretien à la presse arabe, Karam Zohdi faisait par ailleurs un mea culpa remarqué en regrettant l'assassinat d'Anouar al-Sadate et en condamnant fermement les attentats menés par Al-Qaeda. Dans les quartiers de haute sécurité de la prison de Tora, où il était incarcéré, il organisait aussi, occasionnellement, avec la bénédiction des autorités égyptiennes, des réunions avec d'autres prisonniers islamistes, afin de promouvoir l'abandon de la violence.
Depuis le 11 septembre 2001, les multiples actes de contrition des chefs emprisonnés de la Jamaa Islamiya ont été largement médiatisés par la presse égyptienne. Dans une