Washington de notre correspondant
Bill Clinton n'a donné son onction à aucun des dix candidats démocrates à la présidentielle 2004 ; sa femme, Hillary, sénatrice de New York, répète qu'il n'est pas dans ses intentions de se présenter. Mais quoi qu'ils disent, personne ne les croit. Dans chaque dîner en ville à Washington, on suppute, on décortique leurs manigances supposées. Pas un jour ne passe sans que le couple Clinton ne soit soupçonné de préparer «la restauration».
Avec la candidature de dernière minute du général à la retraite Wesley Clark, l'ombre des Clinton a grandi un peu plus. Comme Bill, Clark a passé son enfance à Little Rock, Arkansas. Comme lui, il a fait ses études à l'université d'Oxford, en Angleterre, où il avait obtenu une bourse Rhodes. Les deux hommes ont travaillé ensemble à de nombreuses occasions, notamment pendant la campagne du Kosovo (Clark commandait alors les forces de l'Otan). L'ancien président apprécie l'ex-général au point d'avoir déclaré, le 7 septembre : «Il n'y a que deux stars au Parti démocrate, Hillary et Wes Clark.»
Menace. Plusieurs anciens stratèges de Clinton se sont rangés derrière le général-candidat : Mark Fabiani, qui avait travaillé sur la campagne de 1992 et qui a dirigé les opérations «anti-impeachment» quelques années plus tard, ou encore Bruce Lindsey, Ron Klain, Bill Oldaker, Mickey Kantor... Il n'en a pas fallu plus pour que les Clinton soient soupçonnés de tirer les ficelles de la candidature Clark. La «magie» politique de