Le conflit était déjà si aigu qu'il inquiétait jusqu'aux chancelleries étrangères d'habitude promptes à dédramatiser toute crise majeure au sommet de l'Etat algérien. Il vient de tourner à un affrontement public en deux actes. En milieu de journée hier, le FLN retirait les cinq derniers ministres qu'il conservait encore au sein du gouvernement en raison des «comportements irresponsables et hérétiques du candidat-président Bouteflika». L'ancien parti unique ripostait ainsi à une interdiction qui lui avait été signifiée lundi soir : celle de tenir samedi, un «congrès extraordinaire» au cours duquel il devait désigner son candidat à la présidentielle prévue en 2004. Le prétexte invoqué officiellement par le ministère de l'Intérieur pour justifier cet interdit «une plainte des militants du FLN» est apparu d'autant plus dérisoire que la justice algérienne a fait preuve d'une célérité inédite jusqu'ici.
Poulain. En réalité, l'investiture pour ce scrutin est depuis plusieurs mois au coeur d'une bataille sans merci qui oppose, officiellement du moins, Abdelaziz Bouteflika et Ali Benflis, le secrétaire général du FLN. Mais celle-ci n'aurait pas pris une telle envergure si elle ne s'inscrivait dans la lutte pour le pouvoir que se livrent le chef de l'Etat et les «décideurs» militaires. Et si le poulain, en tout cas apparent, des généraux, n'était pas précisément le «patron» du FLN et ex-Premier ministre, brutalement limogé en mai dernier par Bouteflika pour cause de rivalité.
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