Pékin intérim
Mercredi matin, peu après la levée du drapeau, la place Tiananmen avait déjà été investie par plusieurs centaines de milliers de badauds venus de tous les coins du pays célébrer la fête nationale chinoise, lorsque Yang Peiquan s'est soudain aspergé d'essence avant de mettre le feu à ses vêtements.
Problèmes personnels. La police, qui quadrille en permanence cette place considérée comme le symbole du pouvoir communiste, est prestement intervenue pour éteindre les flammes et envoyer à l'hôpital cet ouvrier licencié de 49 ans, originaire de la province du Hubei. «Cet homme ne voulait pas vraiment mourir. Sinon, pourquoi ne pas se suicider chez lui plutôt qu'au beau milieu de la foule de Tiananmen ?», commente un jeune Pékinois à la suite de cette spectaculaire tentative de suicide. «Il est venu ici parce qu'il n'a pas trouvé d'autre moyen de gagner la sympathie du gouvernement central et de régler des problèmes personnels qu'il n'arrivait pas à résoudre dans sa ville», ajoute-t-il.
D'autres semblent faire la même analyse. Au cours des dernières semaines, les «suicides protestataires» se sont multipliés dans la capitale chinoise. Le 15 septembre, Zhu Zhengliang, un paysan quadragénaire, venu de la province pauvre de l'Anhui, a lui aussi voulu s'immoler par le feu en public, au pied du gigantesque portrait de Mao Zedong qui trône à l'extrémité nord de la place Tiananmen.
Expulsion. Après avoir été secouru par les forces de l'ordre, il aurait expliqué qu'il avait voulu p