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Libération
Interview

«Une terreur dirigée contre les civils»

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La situation vue par Oleg Orlov, président d'une ONG russe.
publié le 4 octobre 2003 à 1h15

Moscou de notre correspondante

Oleg Orlov est le responsable de Memorial, organisation non-gouvernementale russe qui, depuis des années, recueille des données sur les violations des droits de l'homme en Tchétchénie. Il présente un tableau sombre de la situation à la veille de l'élection présidentielle.

Moscou prétend que la guerre est finie. Qu'en est-il ?

Les violences se poursuivent dans les deux camps. Du côté tchétchène, c'est la guérilla. En août et septembre, les groupes armés séparatistes ont occupé plusieurs villages, comme Tsernovodsk, situé à l'ouest, dans une région habituellement calme. Dans certains cas, ils font des zatchistki (nettoyages) comme les fédéraux, entrent dans les maisons des collaborateurs de l'administration prorusse, tuent des policiers, des fonctionnaires ou des leaders religieux islamiques qui coopèrent avec les fédéraux. Ils posent des mines sur les routes. Il y a aussi la guerre terroriste, à l'intérieur comme à l'extérieur de la Tchétchénie avec des attentats commis par des commandos-suicides. Les forces russes répondent à la poursuite de la guerre par la terreur, une terreur dirigée essentiellement contre les civils, pris en tenaille entre les deux parties.

Quel est l'objectif de cette élection ?

Elle a deux buts. Pour l'extérieur, il s'agit de créer un mirage. On voit bien que les Européens et les Américains ne désirent qu'être trompés. Ils jouent un jeu où Poutine dit : «Nous faisons des élections», et eux répondent : «C'est un pas vers la dém