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Libération

CIG: pas de constitution, pas d'argent

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A Rome, les pays fondateurs agitent la menace budgétaire.
publié le 6 octobre 2003 à 1h16

Rome envoyé spécial

La Pologne et l'Espagne savent désormais que leur opposition à la Constitution européenne aura un prix élevé s'ils vont jusqu'à faire échouer la Conférence intergouvernementale (CIG) qui a été lancée, samedi, dans la capitale italienne. Jacques Chirac, lors de sa conférence de presse finale, a souligné que «naturellement il y a un lien» entre l'adoption du projet de texte élaboré par la Convention présidée par Valéry Giscard d'Estaing et la prochaine loi de programmation budgétaire de l'Union pour la période 2007-2013. En clair, pas de Constitution, pas d'argent. Au même moment, le chancelier allemand, Gerhard Schröder, tenait à peu près les mêmes propos dans une salle attenante, une antienne reprise par le Premier ministre belge, Guy Verhofstadt. Le dirigeant allemand ajoutait même que «le processus d'élargissement et la Constitution sont deux faces de la même médaille». Une menace qui pèse lourd, les perspectives financières de l'Union devant être adoptées à l'unanimité, et la contribution de l'Allemagne et de la France au budget européen pesant à elles seules plus de 40 % de l'ensemble des recettes.

Epée de Damoclès. Varsovie avait vu le coup venir : le Premier ministre, Leszek Miller, a plaidé la semaine dernière pour qu'aucun lien ne soit établi entre les deux négociations. C'est loupé. Chirac a même enfoncé le clou en ironisant : «Je ne vois pas qui pourra se permettre de bloquer les propositions de la Convention» avec une telle épée de Damoclès au-de