De Znamenskoie à Grozny
envoyée spéciale
Cela aurait pu être un dimanche sans voitures tant les routes du pays paraissaient désertes. Mais non, ce n'était qu'une journée d'élection dans cette Tchétchénie en guerre que Moscou veut tant voir pacifiée et normalisée en dépit des plus simples évidences, comme par exemple la mort quasi quotidienne de ses soldats ou la fermeture sine die de l'aéroport de Grozny. Dans les régions du Nord, pratiquement épargnées par la guerre, et récemment seulement touchées par des actes terroristes, l'élection du nouveau président de la Tchétchénie n'a pas plus mobilisé les foules que dans les régions traditionnellement rebelles au pouvoir de Moscou.
Elimination. En octobre 1999, quand Moscou était reparti en guerre pour écarter les séparatistes après trois ans de trêve, ces régions, le gros bourg agricole de Znamenskoie en tête, avaient préféré se rendre sans combattre, acceptant la souveraineté russe. Ils n'étaient pourtant guère plus nombreux dans les bureaux de vote. Parce que les jeux sont faits, l'homme du Kremlin, Akhmad Kadyrov, se trouvant pratiquement seul en lice après l'élimination de ses trois principaux rivaux, lesquels pesaient ensemble au moins les deux tiers des intentions de vote dans les sondages.
A l'entrée de plusieurs grands villages, on pouvait voir des banderoles proclamant : «Kadyrov, notre président», ou des affiches où l'actuel chef de l'administration prorusse, nommé en juin 2000 par Moscou, côtoie souriant le président russ