Menu
Libération

A cache-cache avec la résistance irakienne

Article réservé aux abonnés
Elle réunit tous les antiaméricains dans le «triangle sunnite».
publié le 8 octobre 2003 à 1h17

Dholoueyia envoyé spécial

La résistance irakienne, c'est un peu comme le dahu : tout le monde y croit mais personne ne l'a vu. Dholoueyia est un gros bourg paysan du centre de l'Irak, à 80 kilomètres au nord de Bagdad, dans le «triangle sunnite», pile au milieu de cette zone qui va de Ramadi à Bagdad et à Takrit et qui donne des insomnies à l'état-major américain. Il ne s'y passe pas un jour sans que les troupes américaines soient prises pour cibles par de mystérieux assaillants qualifiés de «suppôts baasistes». De fait, personne ne sait grand-chose de l'identité de ces petits groupes, ni de leur fonctionnement.

A Dholoueyia, la résistance irakienne frappe régulièrement. «Parfois, c'est deux fois dans la même journée, parfois rien, explique avec une rigueur toute scientifique le capitaine Saad Ali Jassem qui dirige le commissariat Nord de la ville. Ça fait une moyenne d'un jour sur trois.»

BMW et tracteurs

Le village, entouré de vergers et de palmeraies, a pourtant l'air paisible. Sauf que, pour une bourgade agricole, Dholoueyia compte plus de BMW que de tracteurs. Le village a toujours fourni une bonne partie des officiers de l'armée irakienne, pas les bouchers des services de renseignements mais des «patriotes, des fils du pays», comme dit Abou Abdallah. Cet homme de 37 ans, martial et matois, en est un prototype : «Lieutenant-colonel», décline-t-il, en touchant du bout des doigts ses épaules pour bien vérifier que ses galons n'y sont plus. Sa belle villa ne paye pas de mine d