Sept mois après l'Algérie et quelques semaines avant la Tunisie, la visite officielle qu'entame aujourd'hui Jacques Chirac au Maroc pourrait n'être que l'étape très privilégiée d'un périple maghrébin. Comme si l'indéfectible «amitié franco-marocaine» (lire ci-dessous) garantissait trois jours sans nuages entre Fès et Rabat, où Jacques Chirac s'adressera au Parlement, en passant par Tanger, où il visitera le site du futur port Tanger-Méditerranée. Pourtant, la rivalité franco-américaine sur le Maghreb modifie quelque peu la donne, que le «tropisme américain» reproché à Rabat soit réel ou supposé.
Cinq mois après le traumatisme créé par les attentats kamikazes de Casablanca, Paris entend, certes, réaffirmer son soutien à la «politique de réforme et de modernisation» du royaume chérifien à un moment décisif. Plus que jamais en effet, Mohammed VI est aujourd'hui confronté à deux problèmes susceptibles de bouleverser les équilibres de son pays : une pauvreté, qui fait le lit des intégristes, et le Sahara occidental, que le Front Polisario, porté à bout de bras par Alger, dispute à Rabat.
Sahara occidental. Ces enjeux seront de toute évidence au coeur de la visite de Jacques Chirac. Paris a déjà annoncé un doublement, pour les trois prochaines années, des financements de l'Agence française de développement, qui atteindront 300 millions d'euros. Sur la scène diplomatique, le soutien français sur l'interminable conflit du Sahara occidental se révèle aussi déterminant. En 2001 déjà, le