Rabat envoyée spéciale
«Entre la France et le Maroc, rien ne sera jamais banal», lançait Jacques Chirac samedi, au dernier jour de sa visite d'Etat au Maroc, devant les deux chambres réunies du Parlement marocain qui l'ovationnaient debout. Un accueil analogue à Fès et Tanger l'aura largement prouvé. Plus que jamais, le président français se sera montré le meilleur avocat du royaume sur deux dossiers internationaux décisifs pour son avenir : l'arrimage à travers la négociation d'un «statut avancé» à une Europe accaparée par son élargissement à l'Est, et le Sahara occidental l'ex-colonie espagnole, à l'ouest du Maroc, que le Front Polisario, soutenu par Alger, dispute à Rabat depuis 1975.
Légalité religieuse. Sur cet interminable conflit, Jacques Chirac a fait un pas public supplémentaire dans son soutien, affirmant que la France «voterait à nouveau en faveur du Maroc au Conseil de sécurité» et qu'il l'avait «dit au président [algérien, ndlr] Bouteflika».
Le chef de l'Etat n'a pas davantage marchandé appui et reconnaissance à la «marche du royaume vers la démocratie libérale», exemplaire «dans un monde qui s'interroge avec angoisse sur l'irruption du fanatisme religieux». «Votre savoir-faire sera observé et médité dans le monde entier», a-t-il dit, consacrant de facto une «exception marocaine» chère au royaume, mais s'adressant aussi à tout le monde arabe.
L'annonce, la veille en plein milieu de sa visite, par Mohammed VI d'une profonde réforme sur le sujet ultrasensible du