Pékin de notre correspondant
Des milliers de couples chinois ont retardé la date de leur mariage, ces dernières semaines, afin de pouvoir s'unir après le 1er octobre. Il ne s'agit pas, cette fois, de l'influence des signes astrologiques ou de l'emplacement des planètes, mais du changement de la loi sur le mariage entrée en vigueur au début du mois. Grâce à ces modifications, les couples n'ont plus besoin de l'autorisation écrite de leur «unité de travail» pour se marier, ni d'une visite médicale préalable. Désormais, il suffit d'une pièce d'identité : le mariage devient une banale formalité administrative. Le 1er octobre, plus de 1 700 couples se sont ainsi unis à Pékin, un record pour une seule journée dans la capitale.
«Mauvaise origine de classe». Ce changement peut sembler anodin, mais il met fin à une intrusion dans la vie privée des gens parmi les plus mal vécues. Cette règle était certes peu à peu tombée en désuétude dans les grandes villes, mais elle correspondait autrefois à la volonté du Parti communiste chinois, à l'époque maoïste, de contrôler la vie des citoyens dans ses moindres détails. Cette autorisation de la danwei (l'«unité de travail» dans le jargon socialiste) donnait un énorme pouvoir aux cadres communistes qui pouvaient en user et souvent en abuser. Des mariages pouvaient être refusés pour «mauvaise origine de classe» de l'un des époux. Le chantage ou même le harcèlement sexuel sont pratiqués contre obtention de cette précieuse autorisation. Il fallait é