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Interview

«120 maisons ont été détruites en 72 heures à Rafah»

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publié le 15 octobre 2003 à 1h23

Jérusalem de notre correspondant

Lionel Brisson est le directeur des opérations de l'UNRWA (Office de secours des Nations unies pour les réfugiés palestiniens) à Gaza, mais aussi pour l'ensemble des camps de réfugiés en Cisjordanie, en Jordanie et au Liban. Il fait le point sur les opérations de l'armée israélienne à Rafah visant selon un porte-parole militaire, «à achever de détruire des tunnels servant à la contrebande d'armes à partir de l'Egypte vers la bande de Gaza». Lors d'une première opération achevée dimanche, huit Palestiniens, dont deux enfants, avaient été tués et une soixantaine d'autres blessés par des tirs israéliens.

Quelle est la situation humanitaire à Rafah, après les opérations de l'armée israélienne depuis jeudi dernier ?

Depuis le 11 octobre, 120 maisons ont été détruites, en soixante-douze heures, 1 240 personnes sont sans toit. Au total, à Rafah, les maisons détruites, entièrement ou en partie, se montent à 835, depuis le début de l'Intifada, et 7 810 personnes en sont affectées. Pour l'ensemble de la bande de Gaza, ce sont 1 357 maisons, affectant 12 285 personnes.

Avez-vous des difficultés d'approvisionnement ?

A Rafah, compte tenu des difficultés accumulées, nous avons nos propres entrepôts. Plus généralement, l'assistance humanitaire à Gaza, depuis le début de l'Intifada, est compliquée : le territoire est coupé en deux, voire en quatre morceaux, le flux économique est entravé, les heures d'ouverture des barrages très limitées. Or les besoins alimenta