Bakou envoyée spéciale
Sur les routes et les places, les immenses affiches du père, l'homme qui gouverne l'Azerbaïdjan d'une main de fer depuis plus de trois décennies, cèdent peu à peu la place à celles du fils, candidat à la présidentielle d'aujourd'hui, dans ce qui ressemble à un premier transfert dynastique dans un pays post-soviétique. Le père, c'est Gueïdar Aliev, un ex-général du KGB revenu au pouvoir après la guerre civile qui a marqué les débuts de l'indépendance, après l'effondrement de l'URSS en 1991. Hospitalisé aux Etats-Unis, on ne l'a pas vu depuis début juillet. Les affiches le dépeignent comme le fondateur de l'Azerbaïdjan ou le garant de la stabilité. Le fils, c'est Ilham Aliev, sorti des meilleures écoles, dont le seul slogan est qu'il continuera l'oeuvre de son père.
Envergure. La relève a été prévue de longue date, le Président, âgé de 80 ans, souffrant du coeur depuis de nombreuses années. Numéro 2 du parti de son père, le Nouvel Azerbaïdjan, Ilham Aliev a été nommé Premier ministre en août, après une réforme constitutionnelle stipulant que l'intérim, en cas d'empêchement grave du Président, revient au Premier ministre. Il fait peu de doute qu'il sera élu, la machine d'Etat le favorisant outrageusement face à une opposition divisée et à l'image ternie. Il est moins sûr qu'il ait l'envergure de son père qui s'est maintenu au pouvoir contre vents et marées.
Gueïdar Aliev est une époque, dit-on à Bakou. «Quand il a pris le pouvoir, j'avais 12 ans... C'était i