Bruxelles (UE) de notre correspondant
Douze jours après son ouverture à Rome, la Conférence intergouvernementale (CIG) chargée d'adopter la première Constitution européenne n'a donné lieu qu'à deux séances infructueuses de négociation. Alors que les vingt-cinq chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union élargie se retrouvent aujourd'hui et demain à Bruxelles, l'agacement des membres fondateurs commence à être perceptible à l'égard de tous ces nouveaux venus, qui, avant même leur admission officielle le 1er mai 2004, refusent de faire un pas supplémentaire dans l'intégration. Le dialogue de sourds est complet entre les premiers, désireux d'adopter en l'état le projet élaboré par la Convention présidée par Valéry Giscard d'Estaing, et les seconds, décidés à s'en tenir à l'actuel traité de Nice, conclu en décembre 2000. Au «Nice ou la mort» clamé par la Pologne, l'Espagne et la plupart des petits pays, répond désormais «la Constitution ou la mort» entonné par les six pays fondateurs soutenus par la Grande-Bretagne.
Savants calculs. Or ces derniers possèdent une arme atomique : bloquer le budget communautaire, dont les futurs membres attendent des retombées massives. A dix, les nouveaux entrants totalisent un produit intérieur brut à peine équivalent à celui des Pays-Bas. L'UE, pour soutenir leur développement, a promis de leur allouer 14,5 milliards d'euros, rien que pour la période 2004-2006. Et le rythme des transferts devrait s'accroître rapidement. Mais pourquoi payer pour des