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Libération
Interview

«La répression frôle le terrorisme d'Etat»

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publié le 16 octobre 2003 à 1h24

Manifestations et violences ont continué hier en Bolivie, avec deux personnes tuées par les forces de l'ordre. Le mouvement social et politique, dont la répression a fait 54 morts le week-end dernier, réclame la démission du président de droite, Gonzalo Sanchez de Lozada, élu en 2002. Waldo Albarracin, président de l'Assemblée permanente pour les droits de l'homme de Bolivie (APDH), revient sur cette flambée de violence.

Le conflit actuel a-t-il une issue ?

Nous avons tenté de jouer les médiateurs, mais ce n'est désormais plus possible. Ce qui se passe est inadmissible, la répression frôle le terrorisme d'Etat contre le peuple. Vingt-six morts dimanche et vingt-huit encore lundi... Une tuerie jamais vue. Au début, nous avons tenté de garder une posture impartiale avec le gouvernement. Nous avons même rencontré longuement le Président, samedi. Mais comment dialoguer après tant de morts ? La situation s'aggrave. Samedi et dimanche, les violences sont restées circonscrites à El Alto (banlieue pauvre de La Paz, ndlr), puis se sont propagées à la capitale même et à d'autres villes du pays, comme Cochabamba. Il faut une issue constitutionnelle à la crise. Le Président doit démissionner et, comme le prévoit la Constitution, être remplacé par le vice-président, Carlos Mesa, un indépendant, connu comme une personne impartiale. La seule présence de Gonzalo Sanchez de Lozada à son poste ne fait qu'aggraver la violence.

Comment réagit l'armée ?

La tête de l'armée soutient le gouvernement. M