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Libération

Shirin Ebadi nobélisée ramène l'espoir à Téhéran

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publié le 16 octobre 2003 à 1h24

Un président discrédité, un mouvement réformateur impuissant et des conser vateurs qui s'apprêtent à revenir en force à la faveur des législatives de février. Il y a peu, les partisans du changement en Iran étaient démoralisés. L'attribution du Nobel de la paix à Shirin Ebadi a été pour eux un coup de baguette magique. Le retour, mardi soir, de la lauréate n'a pourtant rassemblé à l'aéroport qu'une foule de quelque 10 000 Téhéranais, en majorité des femmes, alors que certains observateurs en attendaient plus de 1 million. Mais, selon diverses sources, «le climat à Téhéran était extraordinaire et rappelait le 2 Khordad (le 23 mai 1997, ndlr)», date de la triomphale victoire de Mohammad Khatami, qui symbolisait alors l'espoir de la démocratie. Aujourd'hui, la militante des droits de l'homme incarne cet espoir, comme l'a indiqué Zahra Chojaie, petite-fille de Khomeiny (le fondateur de la République islamique), en lui passant une couronne de fleurs rouges autour du cou.

De nombreuses femmes venues l'accueillir souhaitaient d'ailleurs ouvertement qu'elle devienne la prochaine présidente de la République. Et, pour la première fois depuis des mois, la foule a lancé des slogans politiques sans être inquiétée par la police ou des groupes islamistes radicaux. Elle a même détourné le slogan «Jomhouri-e islami» («République islamique») en «liberté, indépendance, Ebadi».

Dès le lendemain, lors de sa première conférence de presse, la lauréate a mis les choses au point : «Vous voulez savoir