New York de notre correspondant
Juste avant le vote, John Negroponte, ambassadeur américain à l'ONU et actuel président du Conseil de sécurité, visiblement satisfait, a fait un rapide tour de table pour saluer ses collègues. Quelques minutes plus tard, après six semaines d'intenses négociations, les Etats-Unis obtenaient ce qu'ils étaient venus chercher à New York : quinze voix unanimes pour soutenir sa résolution sur l'après-guerre en Irak. Durant la matinée, depuis Bruxelles, la France, l'Allemagne et la Russie, les trois pays de l'ex- «camp de la paix», avaient annoncé qu'ils se rallieraient au texte américain, après avoir fait longtemps planer le spectre de l'abstention. Dans une initiative peu commune, les trois nations ont toutefois fait circuler un communiqué à New York pour expliquer en substance que la résolution n'allait pas assez loin, et préciser que «dans ce contexte, les conditions ne permettent pas d'envisager un engagement militaire et des contributions financières supplémentaires (de notre part)».
Drôle d'ambiance donc à New York, avec un vote qui marque une claire victoire des Etats-Unis, mais qui est loin de générer l'enthousiasme. Afin de justifier leur volte-face, Français, Allemands et Russes, lors d'une conférence de presse commune, ont spécifié «qu'il était avant tout important de préserver l'unité de l'ONU au vu de la dégradation de la situation dans la région». «Le texte américain n'est pas à la hauteur des enjeux», a expliqué pour sa part le ministre